28 mai 2016

Vive la commune !

Samedi, la montée au mur des Fédérés se fera sur fond de luttes sociales, dignes de l’histoire du mouvement ouvrier français, comme nous le rappelle l’auteur, natif de Belleville et Ami de la Commune. Rendez-vous à 14 h 30 à l’entrée du Père-Lachaise, rue des Rondeaux, Paris 20e, métro Gambetta.

Cent quarante-cinq ans après la Commune, le discours officiel dominant est de caricaturer l’action revendicative populaire ?
334698 Image 0Gérard Mordillat Déjà, Saint-Just le pointait : « Il n’est pas de pire ennemi du peuple que son gouvernement. » Le pire ennemi du peuple insurgé pendant la Commune de 1871, ce n’était ni Bismarck ni von Moltke, mais le gouvernement de Thiers et des généraux félons, battus sur tous les champs de bataille – Mac Mahon en tête – se faisant une gloire de massacrer 20 000 hommes, femmes, enfants, vieillards désarmés qui, à Paris, n’avaient pas renoncé à lutter contre les Prussiens. Aujourd’hui, le pire ennemi du peuple, c’est le gouvernement de François Hollande et ses socialistes félons : Macron, Sapin, Cazeneuve, El Khomri, ces nouveaux Versaillais battus à toutes les élections et sous les ordres de Manuel Valls – nouveau Galliffet –, prêts à massacrer tous ceux qui n’obéissent pas aux diktats du Medef au nom duquel ils gouvernent la France. La Commune mise à genoux n’est pas morte et ne mourra jamais pour ceux qui gardent au cœur une plaie ouverte. De même qu’il n’y a qu’un livre qui s’écrit depuis la nuit des temps, il n’y a qu’une seule insurrection qui anime les hommes et les femmes épris de liberté, de justice et d’égalité. Les pathétiques tentatives de disqualifier tout mouvement populaire ne sont que des gesticulations politiciennes. M. Hollande s’interroge (comme Thiers) de la place qu’il laissera dans l’histoire. Gageons que ce sera celle d’une trace douteuse sur un slip sale.

Concernant 1871, la question est toujours celle de la réhabilitation. Pourquoi la République hésite-t-elle toujours autant à célébrer la Commune ?
Gérard Mordillat Célébrer la Commune et les communards reviendrait à reconnaître qu’en 1871 le peuple avait raison contre les politiques, l’armée, l’église, les nantis, les bourgeois, les Zola, les Flaubert, les Goncourt, les George Sand et tous ceux qui leur ressemblaient, seulement capables d’exprimer la haine des classes populaires et la peur de voir leurs privilèges disparaître. Pour les bourgeois d’aujourd’hui, l’oligarchie politico-financière au pouvoir, les médias aux ordres et les philosophes de salon, ce serait reconnaître que l’intelligence populaire dépasse et de beaucoup leur médiocrité, leurs bassesses, leurs malveillances conduites par la seule raisonfinancière. Ce serait rendre à la démo-cratie son sens premier et ce serait insupportable.

Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 ont pris une initiative forte à l’approche du 150e anniversaire ?
Gérard Mordillat Les Amis de la Commune ont obtenu que, désormais, il y ait une station de métro qui porte le nom « Belleville, Commune de Paris 1871 », célébrant la mémoire de cette insurrection populaire, l’inscrivant dans la ville elle-même. Ce fut un long combat, alors qu’il demeure dans Paris deux voies dédiées aux assassins de la Commune. Et n’oublions pas qu’il n’y a toujours pas à Paris d’artères Robespierre, ni Saint-Just, ni Marat, mais un square Louis XVI. Les ennemis de la Commune et de la Révolution sont les mêmes qu’hier. Vive la Sociale !

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