Samedi,
la montée au mur des Fédérés se fera sur fond de luttes sociales,
dignes de l’histoire du mouvement ouvrier français, comme nous le
rappelle l’auteur, natif de Belleville et Ami de la Commune. Rendez-vous à 14 h 30 à l’entrée du Père-Lachaise, rue des Rondeaux, Paris 20e, métro Gambetta.
Cent quarante-cinq ans après la Commune, le discours officiel dominant est de caricaturer l’action revendicative populaire ?
Gérard Mordillat Déjà,
Saint-Just le pointait : « Il n’est pas de pire ennemi du peuple que
son gouvernement. » Le pire ennemi du peuple insurgé pendant la Commune
de 1871, ce n’était ni Bismarck ni von Moltke, mais le gouvernement de
Thiers et des généraux félons, battus sur tous les champs de bataille –
Mac Mahon en tête – se faisant une gloire de massacrer 20 000 hommes,
femmes, enfants, vieillards désarmés qui, à Paris, n’avaient pas renoncé
à lutter contre les Prussiens. Aujourd’hui, le pire ennemi du peuple,
c’est le gouvernement de François Hollande et ses socialistes félons :
Macron, Sapin, Cazeneuve, El Khomri, ces nouveaux Versaillais battus à
toutes les élections et sous les ordres de Manuel Valls – nouveau
Galliffet –, prêts à massacrer tous ceux qui n’obéissent pas aux diktats
du Medef au nom duquel ils gouvernent la France. La Commune mise à
genoux n’est pas morte et ne mourra jamais pour ceux qui gardent au cœur
une plaie ouverte. De même qu’il n’y a qu’un livre qui s’écrit depuis
la nuit des temps, il n’y a qu’une seule insurrection qui anime les
hommes et les femmes épris de liberté, de justice et d’égalité. Les
pathétiques tentatives de disqualifier tout mouvement populaire ne sont
que des gesticulations politiciennes. M. Hollande s’interroge (comme
Thiers) de la place qu’il laissera dans l’histoire. Gageons que ce sera
celle d’une trace douteuse sur un slip sale.
Concernant 1871, la question est toujours celle
de la réhabilitation. Pourquoi la République hésite-t-elle toujours
autant à célébrer la Commune ?
Gérard Mordillat Célébrer la Commune et
les communards reviendrait à reconnaître qu’en 1871 le peuple avait
raison contre les politiques, l’armée, l’église, les nantis, les
bourgeois, les Zola, les Flaubert, les Goncourt, les George Sand et tous
ceux qui leur ressemblaient, seulement capables d’exprimer la haine des
classes populaires et la peur de voir leurs privilèges disparaître.
Pour les bourgeois d’aujourd’hui, l’oligarchie politico-financière au
pouvoir, les médias aux ordres et les philosophes de salon, ce serait
reconnaître que l’intelligence populaire dépasse et de beaucoup leur
médiocrité, leurs bassesses, leurs malveillances conduites par la seule
raisonfinancière. Ce serait rendre à la démo-cratie son sens premier et
ce serait insupportable.
Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 ont pris une initiative forte à l’approche du 150e anniversaire ?
Gérard Mordillat Les Amis de la Commune
ont obtenu que, désormais, il y ait une station de métro qui porte le
nom « Belleville, Commune de Paris 1871 », célébrant la mémoire de cette
insurrection populaire, l’inscrivant dans la ville elle-même. Ce fut un
long combat, alors qu’il demeure dans Paris deux voies dédiées aux
assassins de la Commune. Et n’oublions pas qu’il n’y a toujours pas à
Paris d’artères Robespierre, ni Saint-Just, ni Marat, mais un square
Louis XVI. Les ennemis de la Commune et de la Révolution sont les mêmes
qu’hier. Vive la Sociale !
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