Tiré du Progrès.Saint-Etienne. Trois prénoms ont ouvert, hier, la manifestation contre le plan d’austérité du gouvernement : ceux de Valérie, Claire et Catherine, les trois salariées de la Mutualité gravement blessées jeudi dernier à Lyon.
« Claire est chez nous depuis jeudi soir, ça fait du bien ». « Chez nous », c’est la Clinique mutualiste de Saint-Etienne. Car la Mutualité de la Loire, c’est « une grande famille ». Et cette famille-là souffre : trois de ses membres ont été gravement blessés lors d’une manifestation jeudi dernier à Lyon.
Hier matin, les organisateurs du cortège contre l’austérité ont, symboliquement, placé en tête de défilé les « filles de la Clinique mutualiste ». Elles sont une centaine. S’appellent Martine, Blandine, Chantal, Angèle, Sandrine, Claudette ou Esma. Sont infirmières, aides-soignantes ou responsables de logistique. Et portent toutes un brassard vert gravé des prénoms de leurs trois collègues. Les visages sont fermés. Certaines pleurent, d’autres se tiennent par la main. Silence pesant.
Toutes ont encore en tête les images de ce qu’elles appellent « la tragédie ».
Une grille qui cède, trois personnes précipitées dans le vide. « Nous sommes sous le choc. Comment peut-on risquer sa vie en voulant simplement défendre ses conditions de travail ? ».
Les banderoles vont droit au but. « Halte à la violence policière ». Car comme le soulignent les salariées, « il y avait 80 % de femmes dans la manif de Lyon. De quoi ont eu peur les CRS ? Des thermomètres et des aiguilles ? ».
Les soutiens se multiplient au passage de la tête de cortège. Le Front de gauche. Le maire de Firminy. Mireille Carroz (CGT santé Loire), pour laquelle « ce qui s’est passé à Lyon a fait le tour de France ». Un tract de la CGT santé circule. « Nous voulons la vérité ! ».
En haut de la place du Peuple, les trois prénoms « Cath, Valérie, Claire » ont été gravés à la craie rose sur le bitume entre les rails du tram. Les semelles des manifestants les ont peu à peu effacés. Mais les trois jeunes femmes restent dans tous les esprits. Catherine Grizoud « souffre énormément, est très fatiguée ».
Claire Chalencon est victime « de fractures aux talons et à la colonne, elle restera dans un corset pendant six mois ». L’état de Valérie Chirouze est qualifié de « très très grave ». Pour ne pas dire désespéré ? « On ne sait pas. On espère une amélioration de tout notre cœur, même si les médecins ne se prononcent toujours pas ».
12 oct. 2011
trois salariées de la Mutualité gravement blessées
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