L'ancien maire communiste (1977 à 1983), qui fut aussi une figure de la Résistance et de la vie syndicale, a perdu la vie dans la nuit de samedi à dimanche à la suite d'une chute accidentelle. Il avait 90 ans.
C'est en chutant dans sa maison de Beauzac, en Haute-Loire, dans la nuit de samedi à dimanche, que Joseph Sanguedolce est décédé. L'ancien maire communiste de la ville de Saint-Etienne est né le 16 décembre 1919 en Italie.
Il a tout juste 2 ans lorsqu'il arrive dans la Loire avec sa famille. Il devient l'aîné d'une fratrie de six. À 11 ans, il obtient son certificat d'études et à 13 ans, il descend à la mine.
Il rencontre Simone, celle qui deviendra son épouse, pendant la grève des mineurs de 1948. En 1961 naît leur fille unique, Nadine.
En 1940, le futur maire est fait prisonnier et revient du stalag l'année suivante, car il est soutien de famille. Il s'engage immédiatement dans la Résistance et rejoint les rangs de la jeunesse communiste.
Il est arrêté en 1943 et déporté à Dachau l'année suivante. Il en revient en juin 1945 et entreprend tout de suite son action militante.
En 1956, Joseph Sanguedolce est responsable CGT et devient même le secrétaire général de ce syndicat jusqu'en 1976. En 1977, un peu à la surprise générale, il ravit la mairie de Saint-Etienne à Michel Durafour. Il la conserve pendant un mandat, c'est-à-dire jusqu'en 1983. Entre autres réalisations, il lance les rencontres internationales du cinéma, que la municipalité suivante ne maintient pas. Il est aussi à l'initiative du Musée de la mine. En 1982, il est fait chevalier de la Légion d'honneur, avant d'être promu officier sept ans plus tard. Cette année, il reçoit encore la médaille de la déportation lors d'une cérémonie à laquelle il est présent avec ses petits-fils. Jusqu'en 2005, il donne toujours des conférences sur la Résistance et rencontre souvent les lycéens. Il publie trois livres et préface un ouvrage collectif. « Jusqu'à l'année dernière, il conduisait encore », témoigne sa fille Nadine. Elle nous dit aussi que, pour ses deux petit-fils, Lazare et Elias, « il a été un grand-père extraordinaire ». Elle tient à rappeler combien son père était « un homme politique intègre. Il reversait même ses indemnités de maire à son parti ».
On se souvient aussi qu'il avait apporté son soutien à Roger Rocher dans une période difficile pour l'ASSE. Roger Fiasson, conseiller municipal dans son équipe, se rappelle qu'il aimait dire habiter la Vigne, au fond de Côte-Chaude. Alain Pecel, président du groupe communiste à la mairie de Saint-Etienne, souhaite conserver l'image d'un « humaniste ».
"Jeune communiste à Roche-la-Molière ou il est mineur, Joseph issu d'une famille italienne, s'engage dans la résistance, est arrêté, déporté et doit sa survie à son courage ses convictions politiques, sa capacité de résistance. Revenu dans la Loire, il prend des responsabilités syndicales et devient secrétaire de l'UD CGT. En 1977, c'est lui qui fait basculer la mairie de Saint Etienne à gauche. Joseph dirige la plus grande municipalité communiste d'Europe de l'ouest et y mène des combats emblématiques avec la classe ouvrière, notamment pour Manufrance. Maire honoraire, il a fondé et présidé le mémorial d'histoire de la déportation, il était le Président de l'Amicale des Vétérans du PCF."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire